The History of French in Canada
Posted by Kafi on 24th Nov 2021 in the blog in the french culture category
Avec plus de 300 millions de locuteurs dans le monde, il n’est pas étonnant que de multiples versions de la langue française existent. De la Belgique à la Suisse en passant par le Benin, chaque pays francophone a sa propre variation.
Prenons l’exemple du Canada. La distinction entre le français canadien et le français de l’Hexagone est particulièrement marquée : d’une part par l’accent à l’oral, et d’autre part par la présence d’un vocabulaire qui peut, selon les situations, s’avérer complétement différent.
Le Canada et la France sont d’ailleurs comme des cousins éloignés qui s’adorent la plupart du temps, mais qui prennent aussi un malin plaisir à se chamailler sur la bonne utilisation de la langue. Alors, comment en est-on venu à parler la langue de Molière dans un pays aussi éloigné de l’Hexagone ?
With more than 300 million French speakers around the world, it is not surprising that multiple variations of the language exist. From Belgium to Switzerland to Benin, each French speaking country has their own version.
Take Canada for example. The distinction between the French language in Canada and in France is particularly noticeable in the accent and the vocabulary used, which can be, depending on the situation, completely different.
Canada and France are like distant cousins who do love each other, most of the time anyway, but who also enjoy bickering endlessly about the right use of the language.
So how did we end up speaking French in a country so far away from France itself in the first place?
La présence française au Canada s’explique par l’arrivée de deux colonies créées au XVIIe siècle : les Acadiens qui s’installèrent dans ce qui est maintenant connu comme la Nouvelle Ecosse, et
« La nouvelle France » fondée par Champlain (un navigateur/explorateur devenu colonisateur au service du roi français de l’époque, Henri IV) en 1605 et établie en premier à Port Royal, puis plus tard à Québec.
À l’origine, la langue parlée ressemblait à celle de l’Hexagone, mais il faut préciser que quand les deux colonies partirent pour le Canada, le français standard n’existait pas encore. Les différents dialectes des régions composant la France à cette époque-là étaient utilisés.
On le voit d’ailleurs dans le fait que ces colons, issus en majorité du Poitou et de Normandie, emmenèrent avec eux des caractéristiques linguistiques qui sont toujours présentes dans la langue de nos jours.
Par nécessité, le français vint à se standardiser plus rapidement au Canada qu’en France, ce qui peut s’expliquer en partie par le fait que les Filles du Roy (environ 800 jeunes filles en majorité parisiennes, veuves ou divorcées et profitant de la protection du roi) y furent envoyées et ne parlaient que le français de la « cour ».
Certaines de ces expressions sont d’ailleurs toujours présentes dans le français canadien moderne, mais ont complétement disparu dans l’Hexagone, par exemple : à cause que (parce que), barrer une porte (verrouiller une porte), souliers(chaussures).
À contre-courant de ce qu’ils avaient prévu au départ, certains colons commencèrent à apprendre la langue des Amérindiens, ce qui créa de nouveaux termes. Puis vint l’arrivée des Anglais en 1754 qui changea complètement la donne. En effet, après la capitulation de Québec en 1759, de profonds bouleversements eurent lieu, que ce soit sur le plan social ou linguistique. Certaines appellations françaises furent modifiées ou disparurent complètement. Le vocabulaire lié à la politique et au travail, notamment agricole, en fut particulièrement affecté.
La langue se transforma donc en un curieux mélange de régionalismes et d’anglicismes pour donner naissance à la variété canadienne du français. Une langue qui s’éloigne définitivement de celle de l’Hexagone. De nombreux intellectuels se disputeront au sujet de sa pureté par la suite.
Il est aussi à noter qu’encerclée par l’anglais et longtemps menacée de disparition, l’utilisation du français québécois fut pendant des années un symbole de résistance face à l’oppression anglophone.
Après maintes revendications, le Québec finira par passer une loi pour déclarer le français langue officielle en 1974, puis renforcera son statut avec la Charte de la langue française en 1977.
The Francophone presence in Canada can be explained by the arrival of two colonies created in the 17e century: the Acadians who settled in what is known now as Nova Scotia, and “La Nouvelle France” (or “New France”) formed by Champlain (a navigator turned colonizer, serving King Henry IV) in 1605, which was first set up in Port Royal and then in Quebec.
Originally, the language spoken in Canada sounded similar to the one used in France, but it is interesting to note that when the two colonies left the country, standardized French did not yet exist. Only regional dialects were in use at the time. The colonizers came in majority from Poitou and Normandy and took with them linguistic characteristics still in use in the language right now.
Due to necessity, French was standardized quicker than in France. This could be explained by the arrival of the “Filles du Roy” (literally translated the King’s daughters, around 800 girls mostly coming from Paris, widows or divorced and under the king’s protection). All of them were speaking “Parisian” French, in other words, the French spoken in the King’s Court.
Some of these expressions are still in use in Canadian French, but have completely disappeared in France like: “à cause que” (because), “barrer une porte“ (to lock a door), “souliers“ (shoes).
At that point and contrary to what they probably expected, some colonizers started to learn the Amerindian language which prompted the creation of new terms. The arrival of the English afterwards in 1754 changed things further and the capitulation of Quebec in 1759, generated some profound impact on society and in the language. A lot of French words were modified or completely disappeared. The vocabulary linked to politics and work, in particular agriculture, was particularly affected.
The language then became a curious mix of regionalism and anglicism and led to the Canadian version of French that we know nowadays. A lot of intellectuals will argue about the purity of the language thereafter.
It is also interesting to note that surrounded by “English”, French was in danger of disappearing and its use was for years a symbol of resistance toward oppression. Québec ended up passing a law in 1974 to declare it the official language after multiple demands and reinforced its status with the Charter of the French language in 1977.
Le français écrit du Québec reste syntaxiquement identique au français « international ». Il n’en diffère vraiment que de part son vocabulaire. Le français oral, lui, à tendance à s’en éloigner en particulier par la phonétique. L’accent est extrêmement diffèrent de ce que vous pouvez entendre à Paris, les voyelles sont plus nasales au Canada, par exemple. De manière générale, les Canadiens ont tendance à être moins formels que les Français dans leur utilisation de la langue et privilégient le tutoiement au vouvoiement.
Comme pour toutes les langues, on constate des variantes régionales, comme le Joual (à Montréal) ou le Magoua parlé dans la Région des Trois-Rivières.
Une autre particularité du français canadien est la fluidité de sa relation avec l’anglais. En effet, bien qu’il comporte pas mal d’anglicismes, il semble tout de même que l’on privilégie généralement l’utilisation du français, avec des mots comme « fin de semaine » plutôt que « week-end », « courriel » plutôt que « e-mail » ou encore, « magasiner » plutôt que « faire du shopping ».
L’histoire du français au Canada est passionnante. Avec ses particularités, cela nous prouve une fois de plus que l’apprentissage du français nous permet de découvrir différentes cultures.
French written in Canada is identical syntactically to “international” French. It only really differs vocabulary wise. The spoken language however differs, especially the phonetics. Indeed, the Canadian accent is a far cry from what you can hear in Paris for example. The vowels seem to be more nasally pronounced for example. Canadians also seem to be less formal than the French.
As with other languages, it has some regional varieties like “Joual” (especially found in Montreal) or Magoua spoken mainly in the 3 Rivers region.
Another particularity is the fluidity of its relationship with the English language. Indeed, even though you do encounter anglicism, it seems that in Canada we are more likely to choose the French version of a word if possible (“fin de semaine” rather than “week-end”, “courriel” rather than “e-mail” or “magasiner” rather than “faire du shopping”).
The history of French in Canada is very interesting and shows us once again that learning French allows us to discover different cultures.
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